SLOW est d’abord né du rêve de Fadela qui voulait créer un lieu unique, capable d’incarner des valeurs fortes. SLOW est un projet où l’espace est à l’origine du projet, et non sa conséquence matérielle.

Ce lieu a été créé pour devenir une bulle de lenteur dans le tumulte casablancais, accueillant une communauté de gens convergents par leurs valeurs et se retrouvant autour d’un planning d’événements et de « gatherings ». Entrer chez SLOW, c’est échanger la frénésie magique de Casa contre le calme enveloppant d’un cocon. Le projet se niche dans La Cité des Jeunes, projet emblématique de l’architecture moderniste casablancaise (signé par Léon Aroutcheff, Georges Candilis et Shadrach Woods), dans un quartier qui connaît récemment une dynamique d’activation des RDC. Cette mixité sociale (à ne pas confondre avec un processus de gentrification) est l’un des atouts premiers du site.

CONCEPT : Une membrane qui englobe et qui protège du monde extérieur Dès les premières phrases échangées entre l’architecte et sa cliente, le concept de SLOW s’est matérialisé avec une évidence naturelle. Le crayon dansait sur la feuille tandis qu’entre les deux femmes fusaient les mots décrivant l’embryon du projet. C’est dans cet échange fécond que SLOW (l’espace comme le social club) a vu le jour. Des lignes fluides et non interrompues, s’étirant de la rue vers le jardin, tantôt dans des arcs rapides tantôt dans des entrelacs lascifs, dirigent les corps en douceur. La monochromie des tons ocres subtilement choisis génère une lumière flottante et colorée qui procure une sensation enveloppante très agréable, de jour comme de nuit (l’éclairage ayant été conçu avec la même subtilité).

OBJECTIF n°1 : Incarner des valeurs communes, porter une vision SLOW a suivi les valeurs incarnée par sa fondatrice : authenticité, frugalité et fierté marocaine. Les matériaux choisis sont tous sourcés localement, dans un rayon kilométrique de moins de 100 km : chaux, plâtre, bois, osier, terre cuite, lin. Malgré les formes courbes, le projet a été exclusivement réalisé par des artisans marocains, à la main et avec des techniques simples. Tous les matériaux utilisés ont une finition brute qui assume totalement ce qu’elle est, irrégularités comprises.

OBJECTIF n°2 : Créer du lien à soi / du lien à l’autre En mettant la notion de confort et d’ergonomie au centre du projet, le but était de détendre les corps et afin d’étirer la notion du temps qui passe, pour oser prendre le temps de s’ouvrir à soi et aux autres. Cette notion de dilatation est renforcée par une transition très fluide vers l’extérieur où la limite a été rendue volontairement floue.

OBJECTIF n°3 : Ancrer une communauté C’est par le projet architectural que l’idée de SLOW (en tant que social club) a maturé. Et c’est par son esthétique authentique, assumant une identité forte que SLOW a trouvé son champ d’expression. Le projet est donc un « Lieu-Concept ». Durant l’inauguration, les visiteurs s’exclamaient « Ah, je comprends maintenant ce qu’est SLOW », à peine le seuil franchi !

OBJECTIF n°4 : Un espace hybride (agilité fonctionnelle) Le défi de SLOW était la variété très grande de fonctions à accueillir, allant de la restauration rapide, aux séances de yoga, en passant par des clubs lectures, des conférences, des ateliers créatifs et des cafés philosophiques…. tout en ne faisant aucun compromis sur la force esthétique du lieu, ni sur la générosité de l’espace (53 m² seulement de surface totale au sol). Toutes les échelles de la conception ont servi cet objectif. L’espace sous les bancs a été investi pour stocker les équipements liés aux différentes activités et les placards ont été camouflés dans les épaisseurs des 2 seuls murs du projet. Enfin, le mobilier a également été dessiné pour s’imbriquer avec fluidité dans les recoins de l’espace.

Source : Atelier Ghita Skalli