Mon projet de fin d’études est une habitation d’urgence pensée sous forme d’abris modulaires éphémères, destinés aux victimes de catastrophes naturelles. L’idée est née d’une réflexion personnelle : comment offrir rapidement un toit et un espace digne aux personnes qui, du jour au lendemain, perdent tout ? Ces abris ont été conçus pour répondre aux besoins essentiels de l’être humain – se protéger, se reposer, se sentir en sécurité – tout en restant faciles à transporter, à monter et à démonter. Mais je ne voulais pas que ce projet reste purement technique ou impersonnel. J’ai choisi d’intégrer un style marocain amazighien, qui me touche particulierement, car il nous ramène à nos racines et à une identité culturelle forte. À travers les formes, les couleurs et certains motifs traditionnels, j’ai cherché à créer non seulement un espace fonctionnel, mais aussi un lieu qui transmet une chaleur humaine et un sentiment d’appartenance. Même dans une situation d’urgence, je crois que retrouver un peu de repères culturels et esthétiques peut apporter du réconfort et de la force.

Je crois aussi qu’il est essentiel que ce type de solutions soit pensé, conçu et fabriqué au Maroc. Nous avons le savoir-faire artisanal, les matériaux locaux et une richesse culturelle qui peuvent nourrir des projets innovants et adaptés à notre réalité. Miser sur le design marocain, c’est non seulement répondre à des besoins urgents, mais aussi encourager une industrie créative et responsable ancré dans notre territoire. À travers ce projet, je souhaite démontrer que le design d’intérieur peut être à la fois un outil de résilience et un moyen de mettre en valeur notre patrimoine tout en apportant des solutions concrètes et humaines.

Ce projet est pour moi est un moyen de montrer que le design d’intérieur n’est pas seulement une question d’esthétique, mais qu’il peut être une réponse concrète à des situations réelles et difficiles. C’est aussi une façon de prouver que nos traditions et notre héritage amazigh peuvent inspirer des solutions modernes, utiles et profondément humaines.

Source : Oumaima Essabir